Chögyal Namkhai Norbu, maître Dzogchen respecté, érudit bouddhiste et dirigeant de la communauté internationale Dzogchen, est décédé le 27 septembre 2018, à l'âge de 79 ans au Centre bouddhiste Merigar West à Arcidisso, en Italie. Professeur de langue et de littérature tibétaines à l’université "Orientale" de Naples de 1962 à 1992, Namkhai Norbu était une autorité de premier plan en matière de culture tibétaine. Il a publié de nombreux livres sur l'histoire, la médecine tibétaine, l'astrologie, le bön et fut surtout l'un des premiers enseignants du Dzogchen en occident.

Chogyal Namkhai Norbu Kunsangar North in the Moscow region 2013Dès sa naissance, en 1938 à Derghe, dans le Tibet oriental, Namkhai Norbu a été reconnu comme tulku, émanation d’Adzam Drugpa ; et il avait 5 ans lorsque le XVIe Karmapa l’authentifia comme émanation de l’esprit de Shabdrung Ngawang Namgyal, dharmaraja du Bhoutan. Il a de ce fait reçu les plus grands enseignements des collèges du Derghe et des plus grands maîtres (parmi lesquels ses oncles Togden Ugyen Tendzin et Khyentse Rinpoché Chökyi Wangchug). En 1955, il rencontra Changchub Dorje, son maître-racine, qui l’introduisit concrètement au Dzogchen.

En 1960, en voyage au Sikkim, il ne put revenir au Tibet et suivit alors en Italie le professeur Tucci pour travailler à l’Ismeo (Institut pour le Moyen et l’Extrême-Orient), à Rome, avant de devenir professeur de langues et littératures tibétaines et mongoles à l’Orientale, l’université de Naples. Là, il se mit à enseigner à ses étudiants le yantra yoga, une pratique tibétaine du yoga, afin de les aider à se détendre ; mais ce n’est qu’à la fin des années soixante-dix qu’il accepta d’aborder l’enseignement du Dzogchen. Le premier centre, Merigar, fut fondé en Toscane en 1981, à Arcidosso ; il y en a maintenant dix dans le monde que Rinpoché passe son temps à parcourir pour transmettre les Enseignements dzogchen à des milliers de personnes.

Très motivé par le sauvetage de la culture tibétaine, Chögyal Namkhai Norbu a créé l’institut Shang Shung, dédié à la préservation et l’étude de la culture et la médecine tibétaines, et Asia Onlus, Association pour la solidarité internationale en Asie, l’unique ONG présente dans les régions chinoises habitées par la minorité tibétaine.

Nonobstant les multiples voyages imposés par sa légendaire générosité, ce maître, parmi les derniers grands vivants dans le monde, a une vie très simple, aime le rire, les chants et les danses et demande toujours à ses disciples de savoir se réjouir de la vie.