Le Theravāda (ou "Voie des Anciens"), en Occident, se présente sous deux formes : traditionnelle et "moderniste". Sous sa forme traditionnelle, le Theravāda est présent par l'intermédiaire d'une quinzaine de pagodes (ou vihāra) où se réunissent les communautés exilées d'Asie du Sud-est ; sous sa forme "moderniste", par l'intermédiaire de centres ou de groupes de pratique de la méditation appelée vipassanā ("vision discriminante"), proposant un enseignement de cette méditation centrale dans l'enseignement Theravāda, mais indépendamment des formes de cultes traditionnels. Ce sont surtout ces centres que fréquentent les Occidentaux.


Toutefois, quelques moines asiatiques (surtout sri-lankais) transmettent en français à la fois la pratique de vipassanā et l'enseignement du Buddha, tel qu'ils sont conservés dans les sutta(s) du canon pāli, auquel se réfère l'école Theravāda.
En Europe continentale, les pagodes sont essentiellement issues des communautés cambodgiennes et laotiennes ou animées par des moines sri-lankais (les Thaïs, en revanche, sont très présents en Grande-Bretagne). Quant aux centres de pratique de la méditation vipassanā, ils sont surtout issus de traditions d'origine birmane ou thaïlandaise.

Le Theravāda "traditionnel"

On compte une vingtaine de pagodes en France (une dizaine liées à la communauté cambodgienne, les autres aux communautés laotienne, vietnamienne et sri-lankaise). La majorité d'entre elles se situent en banlieue parisienne, mais il en existe aussi dans le Nord, en Gironde, en Haute-Garonne, dans le Rhône et à Marseille. Il existe enfin un monastère, en Ardèche, rattaché à la tradition des moines de forêt de Thaïlande (monastère Bodhinyanarama, à Tournon-sur-Rhône). Enfin, la première pagode thaïe de France a été inaugurée au mois de mai 2001, dans le département de Seine-et-Marne.
En Suisse, deux moines sri-lankais dirigent un centre accessible aux francophones dans lesquels on peut être initié ou pratiquer vipassanā : le vénérable Dhammika à Genève et le vénérable Walpola à Morges (canton de Vaud).
En Belgique, Bruxelles accueille deux pagodes cambodgiennes.

Offrande de nourriture lors de la célébration de Vesak à la pagode laotienne de Saint-Leu-la-ForêtLes Occidentaux sont généralement assez déconcertés par la pratique traditionnelle des asiatiques theravādins, qui met un fort accent sur les pratiques communautaires, notamment l'offrande (dāna) aux "moines" (bhikkhu), comme l'offrance de nourriture (photo ci-contre, lors de la fête du Vesak, à la pagode laotienne de St-Leu-la-Forêt, au nord de Paris), beaucoup plus que sur la pratique de la "méditation" - bien qu'elle soit pratiquée effectivement dans certaines pagodes, mais de façon "discrète" et non prosélyte !

L'une des principales difficultés de la diffusion du Theravāda en milieu francophone est le rôle "culturel" que jouent les pagodes au sein des différentes communautés émigrées : les enseignants n'y parlent que rarement le français et, très sollicités par leurs concitoyens en exil, ils n'ont guère la possibilité de se vouer à l'enseignement aux Occidentaux. Seules les pagodes d'origine sri-lankaise disposent le plus souvent d'un programme d'enseignement et de pratique à destination des francophones.
Selon la tradition du sud-est asiatique, tout occidental sera bien accueilli à son entrée dans une pagode, mais il devra lui-même faire le premier pas, montrer son intérêt et questionner... on lui répondra très volontiers, mais on n'ira pas forcément au devant de ses attentes !

L'enseignement moderne de vipassanā

Les principaux centres d'enseignement de la méditation vipassanā sont au nombre de six. Deux d'entre eux sont d'origine asiatique. Le premier se situe en Bourgogne et se rattache à la lignée (birmane) de Goenka, à Louesme (proche d'Auxerre). Le deuxième est le monastère Bodhinyanarama de Tournon-sur-Rhône, en Ardèche, lié à la tradition des moines de Forêt de Thaïlande (lignée d'Ajahn Chah).

Le maître thaï Ajahn Chah (17 juin 1918 - 16 janvier 1992)Se rattachent aussi à la lignée d'Ajahn Chah (photo ci-contre à gauche) deux associations d'origine française : le Centre "Le Refuge" (près d’Aix-en-Provence), qui accueillent régulièrement des bhikkhu et bhikkhunī du monastère d'Amaravati (siège de la tradition de Forêt en Europe, près de Londres) et de ses monastères satellites ("Le Refuge" est "officiellement" rattaché à cette tradition depuis quelques années) ; l'association "Vivekārāma", présente à Paris et à Lyon, transmet des enseignements de diverses lignées mais privilégie, elle aussi, la tradition de Forêt de la lignée d’Ajahn Chah.

L'association "Terre d'Eveil" (basée à Paris), se rattache à un mouvement d'origine anglo-saxonne, plutôt informel, qu'on a pris l'habitude d'appeler la "Communauté Vipassana". Créée par des enseignants d'origine américaine, elle réunit des laïcs ayant reçu des enseignements de diverses traditions bouddhistes (theravādine, zen et tibétaine) mais qui privilégient la méditation vipassanā comme un socle commun à toutes les traditions bouddhistes.
La méditation vipassanā a été aussi enseignée en région parisienne, durant quelques années, par queqlues Occidentaux ayant pris les voeux de bhikkhu : la nonne Siladhara Indavati, à la pagode du Bourget, le vénérable Sasana et le vénérable Dhamma Sami, à la pagode cambodgienne de Bagneux. Malheureusement, aucun d’eux n’est plus présent… [le Vénérable Dhamma Sami est néanmoins encore présent "virtuellement", sur Internet, par l’intermédiaire du site "Dhammadāna.org"]
D'autres centres bouddhistes, qui ne sont pas forcément liés à la tradition Theravāda, proposent de temps à autres un enseignement ou une pratique de vipassanā. Des retraites sont aussi organisées, de façon ponctuelle, soit sous la direction d'enseignants présents en France, soit sous la direction d'enseignants anglais ou américains (le Theravāda est très implanté dans les pays anglo-saxons).
En Suisse, il existe à Genève un centre de méditation vipaśyanā (traditions theravāda et mahāyāna).
En Belgique, un groupe de pratique se situant dans la lignée de Mahāsi Sayadaw : le Dhamma-Group de Bruxelles.

Pour connaître les caractéristiques de la méditation vipassanā et des autres pratiques du Theravāda :
Un livre de Jack Kornfield, l'un des principaux enseignants de la "Communauté Vipassana" aux Etats-Unis, présente les principales lignées d'enseignement de la méditation dans le Theravāda : "Dharma vivant" (éditions Vivez Soleil, Genève, 2001).

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