Vasubandhu est considéré comme l'une des figures les plus importantes de la philosophie bouddhique indienne. Ses dates sont incertaines et varient entre le milieu du IIIe siècle et le début du Ve siècle... Né au Gandhara, il prend les préceptes de bhikṣu au sein de l'école Sarvāstivāda mais, assez rapidement, il adopte le point de vue d'une sous-branche de l'école, le Sautrāntika, qui reproche aux Sarvāstivādin-Vaibhāṣika une approche trop "abhidharmique" des enseignements du Buddha. Il rédige alors son Trésor de l’Abhidharma (Abhidharmakośa), qui expose les vues du Sarvāstivādin-Vaibhāṣika, puis son propre auto-commentaire critique, l'Abhidharmakośabhāṣya, qui expose les vues du Sautrāntika - deux ouvrages qui constituent aujourd'hui l'une des sources les plus importantes sur l'Abhidharma en usage dans l'Inde du Nord à cette époque. Finalement converti aux vues du Mahāyāna par son demi-frère, Asaṅga (lui même bhikṣu de l'école Mahīśāsaka), ils seront considérés ensuite comme les deux fondateurs de l'école mahāyāniste "idéaliste" du Vijñānavāda-yogācāra dont Vasubandhu sera un ardent défenseur.

Les cinq traités présentés ici sont des œuvres originales (et non des Commentaires d'autres textes) qui témoignent de l'évolution spirituelle de Vasubandhu.
Le Traité des cinq agrégats et La Discussion sur les preuves du karma sont des compositions de transition. Ils se présentent comme des Traités d'Abhidharma et en adoptent la forme littéraire : liste de simples définitions ou dialogue polémique entre représentants de diverses écoles, ce qui permet à l'auteur de réfuter leurs argments avant d'exposer ses propres vues. La Vingtaine, La Trentaine et L'enseignement qui certifie les trois natures sont des oeuvres de maturité qui ne font plus référence aux écoles "anciennes" mais qui exposent et élucident les points difficiles de la philosophie Vijñānavāda-yogācāra.
La Vingtaine a pour vocation de réfuter tous les arguments des "réalistes" et peut être considérée comme un exposé magistral de la théorie "idéaliste" du Mahāyāna ; très concise, l'oeuvre est accompagnée de son propre auto-Commentaire.
La Trentaine, qui est également une œuvre en vers d'une extrême concision, réussit l'exploit de passer en revue tous les points essentiels de la doctrine yogācārin ; elle est ici accompagnée du grand commentaire de Sthiramati, un disciple réputé pour la clarté de ses explications.
L'enseignement qui certifie les trois natures est probablement le dernier traité écrit par Vasubandhu. Egalement en vers et très concis, il expose les trois natures ou caractères des phénomènes en dévoilant toutes leurs articulations.Vasubandhu n'a malheureusement pas eu le temps de l'expliciter par un auto-commentaire, et aucun de ses disciples indiens n'a cherché à commenter cette œuvre pourtant fondamentale ; la traduction est accompagnée ici de quelques suggestions sur la structure didactique du poème...

Philippe Cornu en propose ici une traduction à partir des versions figurant dans le Tengyour tibétain. Chaque Traité est précédé d'une introduction qui facilite grandement la compréhension du texte et de son contexte !

Cinq traités sur l'esprit seulement
Vasubandhu
traduction et présentation de Philippe Cornu
éd. Fayard, coll. "Trésors du bouddhisme", 2008

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