Les Dialogues de Meou-tseu pour dissiper la confusion se présentent comme la première « défense et illustration » du bouddhisme en Chine. Ils auraient été composés par un lettré obscur, maître Meou, vivant dans les marches méridionales de l’empire des Han finissant. Versé à l’origine dans les Classiques confucéens et le Laozi, ce maître confronté à une situation politique dangereuse et chaotique, se tourne vers la « Voie du Bouddha ».
Un tel changement suscite des critiques telles qu’il doit descendre dans l’arène et tenter, à l’aide d’une rhétorique puisée dans la tradition classique chinoise, de préparer ses contemporains à l’enseignement, étrange et étranger, du Bouddha. Ses dialogues formeront plus tard un modèle pour les nombreuses controverses qui contribuèrent à définir les « trois enseignements », confucianisme, bouddhisme et taoïsme.
Au lecteur contemporain, ils permettent de ressentir et de comprendre l’étonnement, l’intérêt, la confusion ou encore l’hostilité qui pouvaient exister au moment de cette rencontre, incomparable par son ampleur et des conséquences, entre Chine des Han et bouddhisme indien.
De Maître Meou, ou Meou-tseu, nous ne connaissons rien de certain. L’auteur, dénué de l’identité conférée par le prénom et la lignée paternelle, se confond entièrement avec son texte, des dialogues fictifs précédés d’une autobiographie qui pourrait bien être tout aussi fictive.
Au cours des dernières décennies du IIe siècle, il aurait vécu avec sa mère dans la région du Jiaozhou, à l’extrême-sud de l’empire des Han, région qui incluait une partie du Vietnam actuel. Malgré sa grande maîtrise des sciences lettrées, il se serait très tôt montré rétif à mettre ses connaissances au service des puissants. Se tournant ensuite vers l’enseignement du Bouddha, confronté à l’hostilité de ses contemporains, il aurait alors composé ces dialogues, avant de s’évanouir définitivement dans la nuit de l’histoire – ou du mythe.
Béatrice L’Haridon est maître de conférences à l’Université Paris Diderot-Paris VII et membre junior de l’Institut Universitaire de France. Elle a traduit pour la « Bibliothèque chinoise » les Maîtres mots de Yang Xiong et, en collaboration avec Stéphane Feuillas, les Nouveaux discours de Lu Jia.
Dialogues pour dissiper la confusion - Meou-Tseu - traduction, introduction et notes par Béatrice Lharidon - éd. Belles lettres : coll. "Bibliothèque chinoise" n° 25 (20/10/2017) - Public motivé - 22,50 €
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