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Le vaste programme de promotion des « Nouvelles routes de la Soie » passe aussi par des investissements majeurs dans les plus grands sites de pèlerinage bouddhiste tandis qu'une guerre contre toutes les croyances religieuses - bouddhiste, chrétienne, taoïste... - s'intensifie en Chine même et rappelle la Révolution culturelle. De nombreux temples ont été fermés ou détruits, des statues religieuses ont été démolies, les temples et églises sont réquisitionnés pour servir de salles de spectacles culturels promouvant les « valeurs fondamentales du socialisme » en lieu et place des cérémonies religieuses habituelles. Le bouddhisme tibétain, ses pratiquants et ses institutions, sont particulièrement visées...

Bientôt, au Musée Guimet de Paris...
du 19 juin au 7 octobre 2019

L’exposition met en exergue la richesse des traditions iconographiques et stylistiques se rapportant à la représentation de la vie exemplaire et édifiante du fondateur du bouddhisme.
Conçue sur un mode transversal, l’exposition confronte les modes d’expression artistique des différentes aires culturelles de l’Asie et en révèle similitudes et disparités. Articulée autour des grands « miracles » de la vie du Bienheureux (naissance, Éveil, premier sermon, accès au nirvâna), l’exposition permet d’admirer un ensemble représentatif d’œuvres issues de la collection permanente du Musée national des arts asiatiques – Guimet et de comprendre par l’illustration les épisodes de la vie du Bouddha.

Le Soûtra de l’Entrée dans la dimension absolue [Gaṇḍavyūha-sūtra] est un texte essentiel du Grand Véhicule en l’honneur de l’esprit d’Éveil [bodhicitta], relatif et absolu. Il raconte, à travers l’allégorie d’un voyage initiatique, la formation du bodhisattva Sudhana à sa bouddhéité intrinsèque. L’Entrée dans la dimension absolue est un long hommage poétique à la liberté des individus qui ont réalisé la vacuité de toute chose et que plus rien n’empêche de déployer d’inconcevables prodiges pour discipliner les êtres en les aidant à atteindre l’Éveil suprême.

Ce dossier ambitionne de donner matière à réflexion sur l’une des composantes fondamentales de la vie de renoncement des religieux-mendiants (bhikṣu) bouddhistes dont les origines remontent aux pratiques ascétiques des courants śramaniques de l’Inde ancienne. L’histoire du bouddhisme, sur le long terme, donne à entrevoir les modifications qui s’imposèrent progressivement aux membres du saṃgha en ce domaine par suite de l’adoption de modes de vie plus sédentarisés, du développement d’approches plus spéculatives et cognitives de la doctrine du fondateur, de l’émergence du concept mahāyānique de bouddhéité universelle supplantant l’état d’ascète accompli ou arhattva, etc. Elle montre également que malgré ces changements, malgré les milieux culturels dans lesquels se diffusa le bouddhisme, cette tradition ascétique rigoriste indienne a toujours su se maintenir au cours des siècles, a su se réinventer, se diversifier voire être revendiquée comme modèle à suivre dans des crises identitaires ou disciplinaires. Le corps apparaissait dès lors comme l’expression la plus vivante et la plus manifeste des quatre nobles vérités et comme le véhicule toujours le plus à même pour parvenir au but final, celui de la délivrance du monde des désirs et de ses souffrances.

Le Bouddha a vécu quatre-vingts ans dont le récit détaillé remplirait plusieurs volumes. La tradition, voulant cependant donner aux fidèles des repères faciles à retenir, a choisi huit grands événements de la vie du Sage, associés à huit lieux marqués par son passage. Ces huit lieux sont devenus les huit étapes du grand pèlerinage bouddhiste, que parcouraient autrefois à pied les pèlerins fervents et courageux, où se croisent de nos jours de nombreux autocars remplis de fidèles d'Asie, parfois d'Occident. 

Il existe au Japon un pèlerinage bouddhiste aussi célèbre que le Chemin de Compostelle en Europe. Il relie en une boucle 88 lieux sacrés de l’île de Shikoku sur près de 1200 kilomètres. Le chemin suit les traces du moine érudit Kôbô Daishi, natif de la région et fondateur du bouddhisme ésotérique Shingon. Les habitants de l’île accueillent et accompagnent les pèlerins avec vénération et générosité et participent à l’atmosphère particulière de ce périple.

Un prêt exceptionnel accordé par la ville de Nara au musée national des arts asiatiques – Guimet, jusqu'au 19 mars 2019, vient clore la Saison "Japonismes 2018". Berceau historique du Japon, la ville fut capitale de 710 à 784. Ses temples bouddhiques conservent encore aujourd’hui les chefs-d’oeuvre incontestés de la sculpture japonaise médiévale. Pour la première fois prêtés hors du Japon, sont présentés en France deux gardiens, trésors nationaux, et une effigie en bois du bodhisattva Jizô, classé « bien culturel important ».

Le moine zen Seigaku nous initie aux préceptes de l’alimentation zen, tels qu’ils sont perpétués depuis plus de sept cents ans au temple Eihei au Japon. Ce sont des règles simples et très concrètes, qui ont le pouvoir de purifier notre système interne et de nous réconcilier avec le monde qui nous entoure. Manger dans le respect de l’autre et des aliments. Cuisiner avec un esprit joyeux et bienveillant. Prendre soin de ses ustensiles comme de soi-même. Faire le service, ranger, nettoyer en prêtant attention à chacun de ses gestes. De l’usage du bol à la cuisson du riz, on découvrira que manger sainement et en pleine conscience a une influence bénéfique sur toute notre existence.

En 1976 au Canada, le jeune Elijah Ary, quatre ans, fait des « rêves-souvenirs », à la suite desquels il cite des personnes, des noms et des lieux précis provenant d’un Tibet révolu. Ces propos exceptionnels sont authentifiés par des maîtres bouddhistes et, à l’âge de huit ans, Elijah est reconnu par le Dalaï-Lama comme le tulkou – la « renaissance » – de l’érudit tibétain Guéshé Jatsé, maître de méditation.

Le thème de la nature n'est que discrètement présent dans la littérature bouddhique, et ses modulations les plus expressives sont à chercher dans les textes poétiques, dont Danièle Masset propose ici une lecture transversale, limitée au domaine indo-tibétain. Cette lecture se fonde sur l'exploration d'un corpus couvrant plus de deux millénaires, depuis les stances du canon pāli jusqu'aux chants de maîtres tibétains tels que Milarépa. La nature mise en scène dans cet ensemble est vue au miroir de conventions religieuses et littéraires, mais elle constitue également un miroir du monde et de la doctrine. Elle inspire de nombreuses images fidèlement transmises au fil du temps. L'étude de ces métamorphoses est l'occasion de mettre en évidence la continuité profonde qui unit les traditions indienne et tibétaine, mais aussi de découvrir, ou de redécouvrir, un rapport à la nature qui n'est plus le nôtre, une connivence dont nous avons perdu le secret.

Cet ouvrage de référence, édité pour la première fois en 1930 et dont on recommande chaudement la lecture, permet à chacun de se familiariser avec l'une des expressions les plus originales de l'enseignement du Buddha et de pénétrer le cœur spirituel du Japon. L'auteur expose les principes de chaque école par le biais de conversations avec des bonzes, ce qui rend la lecture très plaisante, d'autant que ces échanges sont tenus dans le cadre de monastères célèbres et que la beauté de l'environnement participe à la sérénité du récit.