Corps et nourriture

picto class - Niveau : 2

Tarifs

Cours à télécharger (60 €) - Téléchargeable 2 mois60€Valide pendant 2 mois

Présentation du cours

Cycle de 4 séances consacré à la place du corps, de la nourriture et du végétarisme dans la pratique bouddhique, dans l'aire indo-tibétaine et en Extrême-Orient.

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Les enseignants

cornu philippePhilippe Cornu, président de l’IEB, a étudié le bouddhisme sous la direction de maîtres du bouddhisme tibétain,  nyingma et bönpo. Il est docteur en ethnologie religieuse, chargé de cours à l’INALCO et professeur à l'Université catholique de Louvain-la-Neuve (Belgique). Il a publié plusieurs traductions de textes fondamentaux du bouddhisme : La Magie de l'Eveil, de Padmasambhava (Seuil, Points-Sagesses), Le Miroir du coeur, Tantra du Dzogchen (Le Seuil, Points-Sagesses) ou le Soûtra du Diamant(Fayard, coll. Trésors du bouddhisme, 2001). Il est aussi l'auteur de La Terre du Bouddha (Seuil, 2005) et du Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme (Seuil, 2001-2006).

trotignon dominiqueDominique Trotignon, Directeur pédagogique de l’IEB, président honoraire de l’Association Bouddhique Theravāda « Vivekārāma », il effectue des travaux de synthèse et de réflexion sur le bouddhisme ancien de l'Inde et le Theravāda d'Asie du Sud-est, ainsi que sur l'implantation du bouddhisme en France. Il est l'auteur de La mort est-elle une fin ? (Salvator) et a aussi participé à la rédaction de plusieurs ouvrages collectifs, dont ceux de la collection « Ce qu'en disent les religions » sur le thème Les femmes et les religions et La Création du Monde (éd. de l'Atelier, 2002 et 2004).

Rommeluere EricÉric Rommeluère est membre de l'IEB depuis sa création, fondateur et responsable de l'association « Un Zen Occidental », Éric Rommeluère pratique le zazen depuis plus d'une trentaine d'années et a reçu, en 2011, à Tôkyô, la "transmission du dharma" (jap. shiho) du maître japonais Gudô Nishijima, traducteur et commentateur des œuvres du maître zen Dôgen. Il a aussi publié plusieurs ouvrages consacrés au Zen ou, plus généralement, au bouddhisme : Les fleurs du vide (Grasset, 1995), Les bouddhas naissent dans le feu (Seuil, 2007), Le bouddhisme n'existe pas (Seuil, 2011), Le bouddhisme engagé (Seuil, 2013), Se soucier du monde (Almora, 2014), Le kesa conforme au dharma (Les Nuages blancs, 2014).

lavoix valerieValérie Lavoix est maître de conférences en langue et littérature classiques chinoises à l’Inalco, membre de l’équipe ASIEs et du Crcao, présidente de l’Association française d’études chinoises et directrice de publication de la revue Études chinoises. Outre ses recherches sur la littérature et la critique littéraire de la Chine des Six Dynasties (III-VIe siècle), elle a publié sur l’histoire socio-culturelle et le bouddhisme laïc de la même période « La contribution des laïcs au végétarisme: croisades et polémiques en Chine du Sud autour de l’an 500 », Catherine Despeux (éd.), Bouddhisme et lettrés dans la Chine médiévale, Peeters (Bibliothèque de l’Inalco – Cec), Paris – Louvain, 2002, p. 103-143, et « À l’école des collines – L’enseignement des lettrés reclus sous les Dynasties du Sud », Christine Nguyen Tri et Catherine Despeux (éd.), Éducation et instruction en Chine (vol.3), Aux marges de l’orthodoxie, Peeters (Bibliothèque de l’Inalco – Cec), Paris – Louvain, 2004.



Leçons

Corps et nourriture dans le tantrisme

Le tantrisme comporte deux facettes : les tantra externes et les tantra internes. Dans les tantra externes, dont le principe est la purification, il est fait mention de préceptes alimentaires et le végétarisme est de rigueur. Mais il n’en est pas ainsi dans les tantra internes, fondés sur la transformation, où la nourriture, comme tous les autres objets des sens peut être l’occasion d’expériences de félicité-vacuité. C’est le principe du tsok ou gaṇacakrapūja, que nous aborderons ici.

Philippe Cornu


Se nourrir, selon l'Octuple Sentier

Les prescriptions alimentaires, dans les textes anciens, sont de deux types : les unes concernent les nourritures « autorisées », les autres portent sur la manière de se les procurer. Si ces prescriptions, comme souvent, sont plus développées pour les bhikkhu que pour les « maîtres de maison », elles restent cependant équivalentes dans leur rapport aux grands principes de la Voie du Milieu et des préceptes énoncés par le Buddha pour l'ensemble de ses disciples. Elle répondent aussi au souhait de ne pas heurter les lois conventionnelles, dès lors que ce respect du mondain n'entre pas en conflit avec le cheminement spirituel qui vise le supra-mondain ; les Édits du roi Aśoka nous en donneront quelques exemples.

Dominique Trotignon


La cuisine zen, s'éveiller en mangeant

Dans la tradition zen japonaise, plus particulièrement dans l'école sôtô, les repas sont élevés au rang d'une pratique d'éveil. Cette pratique repose sur des textes du maître zen Dôgen (XIIIe siècle). Il existe également un art culinaire zen connu sous le nom de shôjin ryôri, "la cuisine de l'effort". Cette cuisine condense des principes indiens (le végétarisme loué par les sūtra du Grand Véhicule), chinois (la diététique et la théorie des cinq éléments) et japonais (la simplicité et le goût esthétique). Dans cette conférence, nous explorerons l'histoire de cette cuisine, son développement depuis le XVIIe siècle au Japon, ses principes, ainsi que sa réception en Occident.

Eric Rommeluère


Comment les laïcs imposèrent le végétarisme aux moines chinois

Autour de l’an 500, les moines de la Chine du Sud furent amenés à adopter un végétarisme strict. Cela est dû, notamment, à la très large diffusion du Mahāparinirvāṇa-sūtra et à la rédaction d’une proclamation « Sur l’abstinence de vin et de viande », sur ordre de « l’empereur bodhisattva » Wu des Liang. Mais le rôle des bouddhistes laïcs fut aussi très important : les « modes » végétariennes dans leur milieu et la mise en cause – au sein de la cour et au nom du bouddhisme – du culte des ancêtres, de la chasse et des sacrifices semblent, chronologiquement du moins, avoir aider une partie du clergé à imposer un dogme qui bouleversait la discipline. De l’éthique à l’ontologie, de la gastronomie à la diététique et à l’économie, les argumentaires, controverses et spéculations qui furent alors énoncés font du végétarisme un parfait « révélateur » du double effort de conciliation et de différenciation qui accompagna l’implantation du bouddhisme en Chine.

Valérie Lavoix