Liberté et Libération

picto class - Niveau : 2

Tarifs

Cours à télécharger (60 €) - Téléchargeable 2 mois60€Valide pendant 2 mois

Présentation du cours

Cycle de 5 séances consacré à l'étude de la notion de Libération et à sa comparaison avec celle de Liberté, telles qu'elles ont été développées et comprises en Inde et en Occident.

Dans nos langues occidentales, "liberté" et "libération" semblent deux concepts proches sinon équivalents. Qu'en est-il réellement ? La Libération (mukti) recherchée en Inde, dans le bouddhisme ou l'hindouisme, a-t-elle réellement quelque chose à voir avec la Liberté, telle qu'elle a été conçue en Occident, en philosophie ou en christianisme ?
Le bouddhisme, qui enseigne le conditionnement de tous les phénomènes - hormis le nirvāṇa... - évoque-t-il la Liberté comme but ultime de sa Voie ? Et celle-ci est-elle prônée dans l'enseignement du Buddha ou même sollicitée dans la compréhension des textes et la pratique ?
Ce cycle privilégie l'approche philosophique et l'histoire comparée des religions.

Tarifs

Cours à télécharger (60€) - Téléchargeable 2 mois

Les enseignants

arguillere stephaneStéphane Arguillère, agrégé de philosophie, docteur H.D.R. en histoire des religions, maître de conférences à l'INALCO (Langues' O), est spécialiste de l'histoire de la pensée tibétaine. Interprète tibétain-français pendant une vingtaine d'années au service de nombreux lamas de toutes les branches du bouddhisme ainsi que de la religion Bön, il a traduit et présenté plusieurs textes importants dans l'histoire de la philosophie au Tibet, dont L’Opalescent Joyau de Mipham (XIXe siècle) ou La Distinction des vues de Gorampa (XVe siècle) ; sa thèse de doctorat sur Longchenpa (XIVe siècle) a été publiée sous le titre : Profusion de la vaste sphère et il est également l'auteur d'un Vocabulaire du bouddhisme, qui met en lumière les principaux nœuds problématiques du bouddhisme tardif (notamment tibétain).

scheuer jacquesJacques Scheuer, après des études de philosophie, de théologie (à Pune, Inde) et d’indianisme (à Paris, École Pratique des Hautes Études, 5e section) et un Doctorat en sciences indiennes (Paris III - Sorbonne) sur la mythologie de l'épopée hindoue, a enseigné l'histoire des religions de l'Asie (Inde, Extrême-Orient) à l'Université Catholique de Louvain (U.C.L., Louvain-la-Neuve). Membre de l'équipe d'animation des "Voies de l'Orient" (Bruxelles) il est aussi l’auteur, notamment de Dennis Gira et J. Scheuer (dir.), Vivre de plusieurs religions : Promesse ou illusion ? Paris, Éd. de l'Atelier, 2000 et de Un chrétien dans les pas du Bouddha, Bruxelles, Lessius, 2010.

ducor jeromeJérôme Ducor, titulaire d'une licence en histoire des religions et d'un doctorat en japonologie à l'Université de Genève, est privat-docent de l'Université de Lausanne et conservateur du département Asie du Musée d'ethnographie de la Ville de Genève. Il a reçu l'ordination et la maîtrise de l'école bouddhique Jōdō-Shinshū ("Ecole Vraie de la Terre Pure") et est responsable du temple Shingyoji de Genève. Il a notamment publié : Shinran. Un réformateur bouddhiste dans le Japon médiéval (Infolio, 2008), Le Sūtra d'Amida prêché par le Buddha (Société Suisse-Asie, Peter Lang, 1998). Il est aussi le responsable du site Internet "Buddhist Resources Links Pitaka".

cornu philippePhilippe Cornu, président de l’IEB, a étudié le bouddhisme sous la direction de maîtres du bouddhisme tibétain,  nyingma et bönpo. Il est docteur en ethnologie religieuse, chargé de cours à l’INALCO et professeur à l'Université catholique de Louvain-la-Neuve (Belgique). Il a publié plusieurs traductions de textes fondamentaux du bouddhisme : La Magie de l'Eveil, de Padmasambhava (Seuil, Points-Sagesses), Le Miroir du coeur, Tantra du Dzogchen (Le Seuil, Points-Sagesses) ou le Soûtra du Diamant(Fayard, coll. Trésors du bouddhisme, 2001). Il est aussi l'auteur de La Terre du Bouddha (Seuil, 2005) et du Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme (Seuil, 2001-2006).



Leçons

Liberté et Libération, en Occident et en bouddhisme

C’est pour résoudre un problème d’abord théologique que l’Occident a lié la liberté au concept d’une volonté inconditionnée : comment poser à la fois une responsabilité de l’homme et un Dieu omniscient, tout-puissant et providentiel ? La comparaison met en lumière (a) l’absence d’une idée de la volonté libre dans le bouddhisme, et (b) l’étrangeté de la philosophie moderne qui, même en rejetant l’idée de Dieu, a continué de creuser cette idée de la liberté. Par ailleurs, l’Europe a pensé la liberté politique : comment combiner l’aspiration de chacun à agir à son idée avec la nécessité des lois ? L’Inde, elle, n’a pas développé de philosophie politique. Or les communautés bouddhiques, aujourd’hui secouées par la crise de l’autorité, pourraient tirer profit d’une réflexion sur l’articulation entre organisation collective et liberté.

Stéphane Arguillère


Liberté chrétienne et Libération hindoue

Liberté et libération se retrouvent au cœur de traditions ‘autres’, que ce soit dans l’hindouisme proche ou dans le christianisme plus lointain. Nous explorerons le thème en deux temps distincts, cherchant chaque fois à dégager, en regard des enseignements bouddhiques, quelques convergences mais aussi quelques contrepoints.

Jacques Scheuer


Peut-on librement interpréter l'enseignement du Buddha ?

Le bouddhisme est souvent perçu aussi aujourd’hui comme une philosophie ou une spiritualité à la carte, voire de l’auto-médication, dont l’interprétation serait laissée à la liberté de chacun. Dans les faits, le bouddhisme se présente comme une religion complète, avec ses propres règles d’heuristique et d’herméneutique, permettant de guider l’interprétation de ses innombrables textes, qui peuvent parfois paraître contradictoires. Ce cours abordera ces points ainsi que la question de la place du magistère et de la Communauté, et aussi celle de la part d’évolution possible dans les enseignements en marge du noyau fondamental du Dharma.

Jérôme Ducor


La liberté dans la philosophie du bouddhisme

Sous la rubrique de la base, le bouddhisme expose la nature des choses, d’une part, et la situation des être ordinaires avant toute pratique spirituelle, d’autre part. Du premier côté, les doctrines de la vacuité permettent de poser une liberté intrinsèque ou « nirvāṇa naturel ». De l’autre, on trouve une réflexions sur les diverses conditions dans le saṃsāra, permettant ou non l’orientation vers l’Éveil. Du point de vue du chemin, la liberté est présentée comme acquise, voire construite. Quant au fruit, si la pratique du bouddhisme ancien et du Theravāda tend à une émancipation à l’égard de l’existence conditionnée, le Mahāyāna a dû penser une liberté de l’être éveillé compatible avec son engagement pour le bien des êtres dans le monde de la production conditionnée.

Stéphane Arguillère


Liberté "naturelle" et conditionnement

Si nous sommes des êtres conditionnés comme le déclare le bouddhisme, comment pouvons-nous nous dire "libres" voire "spontanés" dans nos actes? Certains maîtres ont parlé du "mythe de la liberté". En effet, la liberté n'est pas extérieure aux êtres mais ne peut découler que de leur nature inconditionnée. Par conséquent, il s'agit, pour eux, d'être en contact avec cette nature de l'esprit et ce n'est qu'avec la familiarité avec cet état qu'ils pourront atteindre la "liberté naturelle de l'esprit" chère au Dzogchen.

Philippe Cornu