Une religion, généralement, s'appuie sur la croyance en l'existence d'un dieu, créateur du monde et de l'homme. Elle fournit une explication "extérieure", que l'homme subit et à laquelle il doit s'adapter. Pour être "sauvé", celui-ci doit entrer en communication avec ce dieu et respecter ses commandements.

L'Union Bouddhiste de France (UBF) estime aujourd'hui à un million le nombre de bouddhistes en France, asiatiques et "français de souche" confondus. On compte près de 500 lieux de pratique bouddhiste sur le territoire, de la petite salle de réunion aux plus grands complexes, dont près d'une centaine en région parisienne... Les bouddhistes "français-de-souche" représenteraient environ 300.000 personnes et se rattachent majoritairement aux écoles tibétaines et au Zen japonais.
Mais il y a beaucoup plus à découvrir !...

Les quelques études qui ont été menées à ce jour montrent que les "bouddhistes français" forment une population hétérogène et "papillonnante" : la multiplication des centres d'enseignements favorise ces mouvements de curiosité et l'on assiste à de nombreux passages d'une tradition à l'autre ou d'une école à l'autre au sein d'une même tradition. Un phénomène grandement facilité du fait que l'on trouve en France, aujourd'hui, des représentants d'à peu près toutes les écoles bouddhistes.

La situation réelle du bouddhisme en France, complexe et contrastée, ne correspond qu'assez peu à l'image que peut en avoir le grand public. Ainsi l'importante population du Sud-est asiatique, disciple du Theravāda ou du Mahāyāna, majoritaire en France, est totalement ignorée des médias et du monde de l'édition. Ces communautés pourtant très actives, qui peuvent diffuser un bouddhisme vivant, n'ont touché jusqu'ici qu'un très petit nombre de Français. Cela est dû en grande partie au rôle culturel que jouent les temples et les pagodes auprès des populations exilées. La mauvaise connaissance de la langue française et la forte demande de la population asiatique ne permettent pas non plus à ces religieux de diffuser auprès des Français l'enseignement de qualité qu'ils pourraient transmettre.

Bien qu'ils fassent l'objet de nombreux reportages et de multiples publications, le bouddhisme Vajrayāna tibétain et le bouddhisme Zen japonais sont trop souvent présentés de manière simplificatrice pour être réellement bien connus du grand public. Malgré les nombreux livres ou articles écrits, la réalité reste trop souvent masquée par des images "folkloriques" qui ne rendent pas justice à l'extraordinaire diversité des enseignements accessibles désormais en France.

Pourtant, loin de toute publicité ou médiatisation excessives, le bouddhisme s'implante réellement. Europe et Etats-Unis disposent aujourd'hui d'enseignants bouddhistes occidentaux capables de transmettre leur expérience dans les langues européennes et en tenant compte de l'environnement culturel de nos civilisations, d'origine judéo-chrétienne et gréco-latine. Si le dialogue bouddhisme-christianisme reste très discret, il est cependant actif, comme par exemple au sein du Dialogue Inter-religieux Monastique (créé par le Vatican et animé par des moines Bénédictins). De son côté, la pensée philosophique européenne apparaît aujourd'hui déterminante dans la diffusion du bouddhisme, notamment sur la formulation de ses concepts. On assiste en fait, bien que de façon encore discrète, à l'émergence d'une forme occidentale du bouddhisme, dont l'une des caractéristiques est la préférence donnée à un engagement laïque plutôt que monastique.

Pour en savoir plus...

Pour découvrir les premières réactions face à l'implantation du bouddhisme en France, on pourra visionner l'un des premiers reportages consacrés aux nouveaux "bouddhistes de France", diffusé sur Antenne 2 le 7 août 1976, alors que se construisait le premier temple bouddhiste tibétain de France, près d'Autun, en Bourgogne...
=> sur le site de l'INA : http://www.ina.fr/economie-et-societe/boudha-sur-saone.fr.html

A l'occasion de l'inauguration du plus grand centre bouddhiste européen, le 22 juin 2012, à Bussy-St-Georges, France Culture propose une interview de Dominique Trotignon (Directeur de l'IEB), sur le thème : "Le bouddhisme, à la fois très divers mais aussi mal connu" : 
=> sur le site de France Culturehttp://www.franceculture.fr/2012-06-24-le-bouddhisme-a-la-fois-tres-divers-mais-aussi-mal-connu

 

Surtout connu aujourd'hui en Occident à travers les écoles tibétaines et l'école japonaise du Zen, le bouddhisme est né et s'est d'abord développé en Inde. C'est dans ce pays que l'enseignement a pris forme et s'est diversifié. Du Ve siècle avant Jésus-Christ jusqu'au XIIe siècle de notre ère, de multiples courants et écoles y ont vu le jour et, de là, ont répandu les enseignements du Buddha dans l'ensemble du continent asiatique.

Les différentes écoles actuelles peuvent ainsi être présentées selon leurs références doctrinales, qui résultent de l’évolution historique du bouddhisme en Inde, ou selon leur répartition géographique, en fonction des évolutions qui se sont produites ensuite, en dehors de l’Inde. On distingue ainsi, doctrinalement, les courants du bouddhisme "ancien", du Mahāyāna ("Grand Véhicule") et du Vajrayāna ("Véhicule de Diamant" appelé aussi "tantrisme") ; et géographiquement, en fonction de l'aire de leur développement, les écoles de l'Asie du sud-est, de l'Extrême-Orient et du Tibet.

On cherche souvent à mettre une "étiquette" sur l'enseignement du Bouddha : on se demande si le bouddhisme est une religion, une philosophie, une "science de l'esprit"... Mais ces étiquettes dépendent de définitions qui ont été établies au fil des siècles, en fonction de l'histoire de l'Occident. Aucune ne lui correspond vraiment exactement ! Cela n’empêche pas de tenter des comparaisons entre le bouddhisme et les principaux systèmes de pensée qui se sont développés en Occident : religieux, comme le christianisme, ou la philosophie et la science…

Traditionnellement, on évoque comme fondement du bouddhisme un "triple Joyau" (tri-ratna) : le Buddha, le Dharma et le Saṃgha.
Le Buddha, ou "Éveillé", est le Maître fondateur ; le Dharma est son enseignement, composé d'une doctrine et d'instructions pour sa mise en pratique ; le Saṃgha désigne la Communauté de ses disciples - plus particulièrement ceux d'entre eux qui suivent strictement ses instructions pour parvenir, eux aussi, à l'expérience de l'Éveil (bodhi).

Adoration du Triratna Museum fur indische Kunst BerlinLes textes anciens présentent une formulation d'hommage qui revient régulièrement  :

Hommage au Buddha – Ainsi, donc, lui, le Bienheureux, est méritant, pleinement Éveillé par lui-même, accompli en vision et en conduite, "bien-allé", connaisseur du monde, insurpassable instructeur des hommes qu'il convient de dompter, enseignant des êtres humains et divins, l'Éveillé, le Bienheureux.
Hommage au Dhamma – La Réalité est bien proclamée par le Bienheureux, atteignable par soi-même, hors du temps, accessible et visible, devant être amenée à soi et expérimentable par les sages en eux-mêmes.
Hommage au Saṃgha – La communauté des auditeurs du Bienheureux [...] est sur un bon chemin, un chemin droit, juste et correct ; cette communauté des auditeurs du Bienheureux est digne de recevoir des offrandes de nourriture, des sacrifices, des dons, d'être saluée les mains jointes ; elle est l’insurpassable source de bienfaits en ce monde.

Les plus anciens monuments de l'Inde représentent souvent l'Hommage au triple Joyau sous une forme symbolique : soit sous la forme de trois "roues", chacune représentant l'un des Joyaux, soit comme une sorte de "trident", généralement placé au-dessus d'une fleur de lotus épanouie.

Triratna trident Sanchi detail du portail nord

Découvrir le bouddhisme

Nous vous proposons, dans ces pages, de découvrir les fondements du bouddhisme, sa doctrine et ses pratiques, son histoire en Inde et sa diffusion - en Asie et jusqu’en Occident… , sa présence actuelle en France et dans les pays francophones européens, ainsi qu’un Glossaire des principaux termes de son vocabulaire... Dans la partie gauche de la page, le menu permet de naviguer entre les différentes pages de la rubrique, à droite s'affiche les pages de contenu.