De 1979 à 1989, la revue "The Wheel", de la Buddhist Publication Society de Ceylan, proposait des portraits des principaux grands disciples du Buddha. C'est la compilation de ces biographies, révisée et augmentée, que propose dans ces deux volumes les éditions "Claire Lumière".
C'est, à notre connaissance, le seul ouvrage destiné au grand public à présenter ces grandes figures du bouddhisme ancien, disciples directs du Buddha, tels que la littérature du Canon et des Commentaires nous permet de les découvrir.
Ces récits donnent une image vivante du Saṅgha originel, la communauté des disciples vivants autour du Buddha, des conditions de vie et du parcours personnel de chacun de ces personnages hors du commun, qui alimentent l'imaginaire de tout bouddhiste en Asie et offrent autant de modèles aux pratiquants.
Mōhan Wijayaratna, universitaire cinghalais résidant en France depuis de nombreuses années, s'est d'abord fait connaître par plusieurs travaux sur le Vinaya puis les premières traductions en français du Canon pāli, dont l'intégralité des deux premiers recueils (Dīgha-nikāya et Majjhima-nikāya), ainsi que plusieurs anthologies.
Dans cet ouvrage, il offre au lecteur une approche érudite mais accessible de la plupart des questions "philosophiques" débattues dans le Canon ancien, indépendamment des développements que leur ont donné les différentes écoles du bouddhisme indien.
C'est là le grand avantage de ce livre...
Les "Entretiens de Milinda et Nāgasena", tels qu'on les connaît aujourd'hui, sont une compilation de plusieurs textes rédigés entre le IIe s. avant J-C. et le Ve s. après J.-C.
Les thèmes abordés dans ce "dialogue" permettent d'exposer les fondements de la doctrine et de la pratique bouddhiques, ainsi que quelques points de bouddhologie classiques. On y retrouvera notamment la très célèbre comparaison du char qui sert à exposer l'impossibilité de découvrir un "Moi" dans le complexe physico-psychique auquel l'individu s'identifie.
Le roi Milinda y est le plus souvent réduit au rôle de questionneur, laissant le beau rôle à son enseignant (plutôt qu'à son contradicteur), exposant l'orthodoxie selon des formules consacrées, y ajoutant toutes ces comparaisons qui ont fait la célébrité du texte.
Mais de quelle orthodoxie s'agit-il ici ?
André Bareau (1921-1993) fut l'un des derniers grands "bouddhologues encyclopédiques" français et il propose, dans cet ouvrage, une anthologie de textes tirés de plusieurs canons du bouddhisme ancien de l'Inde - traduits du pāli et du chinois, pour l'essentiel. Son souhait était d'offrir aux lecteurs une biographie et un condensé de l'enseignement du Buddha "dans son jus" : c'est-à-dire tels que les disciples des premiers siècles ont souhaité les transmettre à leurs successeurs. On est donc loin, ici, des approches "sèches" des historiens modernes mais bien au cœur de la culture indienne d'avant l'ère chrétienne, riche en miracles comme aussi en notations pitorresques...