Mahāyāna

Vasubandhu est considéré comme l'une des figures les plus importantes de la philosophie bouddhique indienne. Ses dates sont incertaines et varient entre le milieu du IIIe siècle et le début du Ve siècle... Né au Gandhara, il prend les préceptes de bhikṣu au sein de l'école Sarvāstivāda mais, assez rapidement, il adopte le point de vue d'une sous-branche de l'école, le Sautrāntika, qui reproche aux Sarvāstivādin-Vaibhāṣika une approche trop "abhidharmique" des enseignements du Buddha. Il rédige alors son Trésor de l’Abhidharma (Abhidharmakośa), qui expose les vues du Sarvāstivādin-Vaibhāṣika, puis son propre auto-commentaire critique, l'Abhidharmakośabhāṣya, qui expose les vues du Sautrāntika - deux ouvrages qui constituent aujourd'hui l'une des sources les plus importantes sur l'Abhidharma en usage dans l'Inde du Nord à cette époque. Finalement converti aux vues du Mahāyāna par son demi-frère, Asaṅga (lui même bhikṣu de l'école Mahīśāsaka), ils seront considérés ensuite comme les deux fondateurs de l'école mahāyāniste "idéaliste" du Vijñānavāda-yogācāra dont Vasubandhu sera un ardent défenseur.

Considéré comme le fondateur de l'école "du Milieu" (Madhyamika), Nāgārjuna est le premier grand "auteur" bouddhique du Mahāyāna dont le nom ait été conservé. Personnage semi-légendaire, on ne connaît quasiment rien de sa vie - pas même ses dates exactes. Il semble qu'il a dû vivre à la fin du IIe s. de notre ère... De très nombreuses oeuvres lui sont attribuées, dont certaines n'ont été écrites que plusieurs siècles après sa vie probable ! Parmi celles qui semble devoir lui être attribuées avec certitude, les Mūlamadhyamaka-kārikā ou "Stances du Milieu par excellence" sont certainement les plus célèbres.
Cette oeuvre, selon le mode littéraire des kārikā, se compose de 447 distiques (stances de 2 vers), répartis en 27 chapitres. Il s'agit d'un exposé d'une concision extrême, une sorte d'aide-mémoire à apprendre par coeur, qui doit être commenté et qui, d'ailleurs, a suscité pas moins de huit Commentaires... 

"Les enseignements [nirdeśa] de 'Gloire-immaculée' [Vimalakīrti]", appelé aussi "La doctrine des libérations inconcevables", fait partie des grands sūtra de la toute première période du Mahāyāna. Transmis jusqu'à nous dans plusieurs traductions chinoises et une en tibétain, on vient récemment d'en découvrir une version sanskrite ancienne, mais on ignore sa date exacte de rédaction. Ses thèmes sont ceux du premier Mahāyāna et son optique est proche de celle de l'école Madhyamika. Le texte a connu un grand succès en Chine et dans tout l'Extrême-Orient, notamment dans l'école du Chan / Zen.
Le bodhisattva Vimalakīrti est présenté comme un "maître de maison" de la ville de Vaisālī, doué de nombreux pouvoirs et qualités, moyens habiles qu'il utilise pour venir en aide aux hommes et les engager sur la Voie de la Libération.