L'IEB a choisi, à travers l'édition française, de poser un regard pluriel sur le Zen... Au Japon, tout d'abord, avec une étude de Bernard Faure - spécialiste francophone de l'histoire du bouddhisme japonais ; hors du Japon, ensuite, avec deux ouvrages d'enseignements de maîtres zen fort différents : le premier, Shunryu Suzuki (1904-1971), fut l'un des plus importants introducteurs du Zen aux Etats-Unis ; le second - plus inattendu, car largement méconnu en France -, Samy Ama, est un Indien né dans une famille chrétienne et "converti" au bouddhisme par un jésuite !
Bernard Faure, depuis longtemps, travaille à "démystifier" le bouddhisme - surtout celui du Japon et, plus particulièrement, le Zen. Dans ce dernier ouvrage, il s'intéresse à l’un des patriarches du Zen japonais, Keizan Jôkin (1278-1325). Son approche, historique et anthropologique, contribuera une fois encore à mettre à mal certaines idées reçues. En replaçant ce personnage dans son contexte, il ouvre un horizon peuplé de forces cosmiques, de divinités et d'êtres fabuleux, de pouvoirs spirituels... que l'Occident n'associe généralement pas avec l'image épurée qu'il s'est faite du Zen !
Les enseignements de Shunryu Suzuki, en revanche, correspondront sans doute davantage à notre imaginaire... quoique le maître japonais a toujours de quoi surprendre ! Ce recueil - le deuxième publié en français - regroupe 35 enseignements oraux, souvent assez brefs mais toujours percutants. Bien qu'il n'ait vécu qu'une dizaine d'années aux Etats-Unis, il eut le temps de fonder le premier centre zen ouvert aux non Japonais et de connaître avec acuité les particularités de ses nouveaux adeptes. Fidèle à ses origines et à sa formation, Shunryu Suzuki n'en savait pas moins adapter ses conseils de manière remarquable au contexte occidental.
Samy Ama, quant à lui, n'est guère connu du public européen, bien qu'il enseigne régulièrement en Occident. Seul maître zen reconnu d'origine indienne, il est né en 1936, en Birmanie, dans une famille chrétienne. Elevé par un grand-père mulsuman, il deviendra prêtre catholique avant de fréquenter l'ashram de Ramana Maharishi - sur les conseils d'un moine bénédictin - puis d'être initié au Zen de l'école Sambo-Kyodan par le jésuite Enomiya Lasalle ! Devenu disciple du roshi japonais Yamada Ko-Un, il en recevra la certification en 1984 et crée en Inde du sud le centre Bodhi Zendo. Cette vaste culture spirituelle marquera, bien évidemment, son approche de la "vacuité", dont il fait le centre de ses enseignements...
Nous vous proposons de découvrir ces deux maîtres contemporains à travers quelques extraits de leur enseignement...


 

Zen au Japon et ailleurs 01     Zen au Japon et ailleurs 02     Zen au Japon et ailleurs 03

Où que j'aille, c'est moi que je rencontre

extrait de "Libre de soi, libre de tout"
recueil d'enseignements de Shunryu Suzuki
éditions du Seuil, Paris, 2011 (pp. 138-141)

La plupart d’entre nous veulent savoir ce qu’est le moi. Vaste problème. J’essaie de comprendre pourquoi vous avez ce problème. ll me semble que la tentative de vous comprendre est une tâche sans fin et que vous n’apercevrez jamais votre moi. Vous trouvez difficile de vous asseoir sans penser, mais il vous sera plus difficile encore d’essayer de penser à votre moi. Vous ne parviendrez sans doute jamais à une conclusion, et si vous persévérez dans vos efforts, vous deviendrez fou et ne saurez que faire de ce moi.

Votre culture est basée sur l’idée de progrès personnel. Cette idée de progrès relève plutôt du domaine scientifique. Le progrès, cela signifie qu’au lieu de se rendre au Japon en bateau, on peut désormais y aller en Jumbo Jet. La notion de progrès suppose donc une estimation, une comparaison qui est aussi la base de notre société et de notre économie. Je comprends que vous rejetiez l’idée de civilisation, mais vous ne rejetez pas l’idée de progrès. Vous essayez toujours d’améliorer quelque chose. Peut-être la plupart d’entre vous s’assoient-ils pour améliorer leur zazen, mais les bouddhistes ne font pas grand cas de l’idée de progrès.
En pratiquant zazen dans le but de vous améliorer, vous tentez peut-être de vous connaître d’un point de vue plutôt psychologique. La psychologie vous renseignera sur certains aspects de vous-même, mais elle ne vous dira pas exactement qui vous êtes. Elle ne proposera qu’une des nombreuses interprétations de votre esprit. Si vous consultez un psychologue ou un psychiatre, vous recueillerez à l’infini de nouvelles informations sur vous. Ces consultations, le temps qu’elles dureront, vous apporteront peut-être un certain soulagement. Vous vous sentirez peut-être délesté du fardeau que vous portez, mais dans le zen, nous comprenons le moi d’une manière bien différente.

Tôzan [Dongshan], le fondateur de l’école chinoise du zen sôtô disait : "N’essayez pas de vous voir objectivement." En d’autres termes, n’essayez pas de chercher sur vous-même une information qui soit la vérité objective. Ce n’est qu’une information. Tôzan dit que le véritable moi est très différent de toute information que vous découvrirez. Le vrai moi est d’un tout autre ordre. "Je vais mon propre chemin. Où que j'aille, c’est moi que je rencontre".
Tôzan rejette votre tentative de vous agripper à des informations sur vous-même et vous enjoint de continuer seul en n’utilisant que vos propres jambes. Quoi que les gens puissent dire, vous devez suivre votre voie mais, en même temps, vous devez pratiquer avec d’autres. C’est un autre point capital : se rencontrer soi-même suppose de pratiquer avec d’autres.

Quand vous voyez quelqu’un pratiquer sincèrement, c’est vous-même que vous voyez. Si vous êtes impressionné par la pratique d’une personne, vous vous direz peut-être : "Oh, elle s’en sort très bien." "Cette personne" n’est ni elle ni vous, mais se situe au-delà. Mais qu’est-elle donc en ce cas ? Après y avoir songé un peu, vous vous direz peut-être : "Elle est là-bas et je suis ici." Pourtant, quand sa pratique vous impressionnait, ce "elle" n’était ni vous ni elle. Quand quelque chose vous touche, il s’agit au fond du vrai vous. J’hésite à prononcer ce "vous" ; il condense cependant la pure expérience de notre pratique. Tant que vous essayez de vous améliorer, vous entretenez l’idée d’un moi central et votre pratique est erronée. Ce n’est pas celle que nous avons en vue.
Quand vous videz votre esprit, que vous renoncez à tout et pratiquez seulement zazen l’esprit ouvert, alors, quoi que vous voyiez, vous rencontrez votre soi. Ce "soi" se situe par-delà "elle", "lui" ou "moi". Tant que vous vous accrochez à l’idée du moi et tentez d’améliorer votre pratique ou de découvrir quelque chose, tant que vous tentez de créer un moi amélioré, supérieur, votre pratique s’égare. Comme vous n’avez pas le temps d’atteindre le but, vous allez finir par vous lasser et par décréter : "Le zen ne vaut rien. J’ai pratiqué le zen pendant dix ans sans faire aucun progrès !" À l’inverse, si vous venez ici seulement pour vous asseoir avec des élèves sincères, vous retrouver parmi eux, et que vous continuez dans cette voie, c’est notre pratique. Vous pouvez faire ce genre d’expériences où que vous soyez. Comme l’a dit Tôzan: "Où que j'aille, c’est moi que je rencontre." S’il voit de l’eau, c’est lui qu’il voit. Cette vision de l’eau lui suffit, même s’il ne se voit pas lui-même dans l’eau.

Vous comprendre ne consiste donc pas à vous saisir objectivement ou à puiser des informations à diverses sources. Si les gens estiment que vous êtes fou : "D’accord, je suis fou !" Si l’on dit que vous êtes un mauvais élève - c’est peut-être vrai : "Je suis un mauvais élève, mais je fais de mon mieux." Cela suffit. Quand vous vous asseyez de cette façon, vous acceptez votre moi et, avec votre moi, vous acceptez tout. Quand vous êtes confronté à toutes sortes de problèmes énervants, vous vous asseyez avec vos problèmes. À ce moment-là, c’est vous. Si vous tentez d’évacuer vos problèmes, c’est déjà une pratique erronée.
Si vous vous accrochez à une idée que vous forgez, par exemple un moi ou une réalité objective, vous vous perdrez dans le monde objectif engendré par votre esprit Comme ce processus se reproduit sans cesse, il n’a pas de fin. Créer des mondes variés et les voir défiler est certes captivant, mais vous devriez éviter de vous perdre dans vos créations.

L’autre aspect de notre pratique est que nous pensons et agissons. Notre but n’est pas de ressembler à une pierre. La vie quotidienne est notre pratique. Au lieu d’être soumis au mental, à l’imagination ou à une activité émotionnelle, nous pensons, au vrai sens du terme. La pensée nous vient de notre vrai moi lequel embrasse tout. Avant que nous y pensions, les arbres, les oiseaux et toutes les choses pensent. Et quand elles pensent, elles poussent des grognements ou des trilles. C’est leur pensée. Et nous n’avons nul besoin de penser plus que cela. Si nous voyons les choses comme c’est, la pensée est déjà là. Cette sorte de pure pensée est celle que nous avons dans notre pratique, si bien que nous sommes toujours libres de nous-mêmes. Nous pouvons voir les choses comme c’est et, en même temps, les penser. Parce que nous ne nous accrochons à aucun schéma de pensée particulier, il n’existe pour nous ni vraie ni fausse voie.


L'esprit de tous les jours est la Voie

extrait de "Coeur zen, esprit zen"
receuil d'enseignements de Samy Ama
éditions Sully, Vannes, 2011 (pp. 139-143)

Une ancienne histoire zen raconte : jadis vivait une vieille femme qui avait subvenu aux besoins d’un moine pendant plus de vingt ans. Elle l’avait hébergé dans une hutte et le nourrissait, tandis qu’il s’absorbait dans sa pratique spirituelle. Vint le jour ou elle décida de s’assurer des progrès de l’adepte. Elle engagea une jeune fille pour se rendre chez le moine, l’embrasser et lui demander comment il prenait la chose. La jeune fille fit ce qui lui était demandé, et quand elle l’embrassa, le moine dit : "Un vieil arbre pousse sur un rocher froid en hiver. Nulle part il n’y a de chaleur." La jeune fille raconta son expérience à la vieille femme. La vieille femme entra en fureur. "Et dire que j’ai nourri ce bougre pendant vingt ans !" ragea-t-elle. "Il n’a montré aucune considération pour ton besoin, ni aucune disposition pour expliquer ton état. Il n’était pas obligé de répondre à ton amour, mais il aurait au moins pu faire preuve de compassion." Elle se rendit à la hutte du moine et la brûla.
Le moine avait réprimé ses émotions et s’était attaché au détachement de ses passions. Sans passions, il ne peut y avoir de compassion. Il est enfermé en lui-même et n’est pas capable de porter attention à "l’autre qui vient".
Les émotions et les passions sont ce qui nous rend humains. Sans elles, nous ne pouvons pas même penser ni décider, nous pourrions aussi bien être des morts ambulants. Les émotions et les passions sont notre cœur et notre âme. Le danger existe dans le zen de tenter de supprimer toutes les émotions par peur de l’attachement et de l’engagement. Ou bien de partir dans l’autre extrême et de donner libre cours à ses passions, en se justifiant par l’expression zen : "Les passions sont bodhi." Les passions sont bodhi, mais c’est seulement à moitié vrai. Les émotions ne trouvent leur sens que dans le respect des valeurs, qui prennent en compte les autres et le monde. Les émotions et l’imagination débordent des limites de notre soi et nous ouvrent au monde et aux autres. Elles ne sont pas simplement les nôtres, nous ne les possédons pas. Les émotions sont l’appel des autres - non pas les autres en général, mais les personnes particulières, concrètes, individuelles. Nous devons laisser l’autre être autre, respecter et accepter l’étrangeté et l’altérité de l’autre, même si cela peut être effrayant et dangereux pour notre ego.

C’est le triste sort de notre condition humaine que de laisser se pervertir et se dénaturer nos émotions et nos passions. Il ne suffit pas de parvenir à l’illumination ; on doit apprendre comment cultiver les émotions et être à leur écoute, au service de l’éthique et de la vérité, du bon et du juste. Seul un tel engagement donne la véritable liberté. Je suis le premier à admettre que nombre de maîtres zen "illuminés" se sont rendus coupables des plus atroces conduites. Les histoires à propos d’abus de pouvoir dans les centres zen et les monastères sont légion. Au japon, durant la Deuxième Guerre mondiale, de nombreux maîtres et moines zen se sont trouvés aveuglés par des préjugés et un patriotisme exacerbé.
Qu’est-ce qui est allé de travers avec leur zen et leur illumination ? Leur Éveil n’était pas l’Éveil du cœur-esprit converti. Ils ont omis de se poser la question du pouvoir dans la vie. L’être illuminé doit apprendre à cultiver et exercer le pouvoir au service du bien et de la justice. Non seulement l’être illuminé, mais nous tous avons besoin d’apprendre à nous servir de notre pouvoir et de notre autorité. En fait, les émotions et les passions sont de l’énergie et nous devons apprendre à canaliser correctement l’énergie. Ne soyez pas dominés et dirigés par l’énergie, ne réprimez pas et ne refusez pas l’énergie. Notre vie et notre existence sont de l’énergie, du mouvement et du pouvoir ; sachez comment vous mouvoir et agir, comment discerner le vrai du faux, comment dire "non" et comment dire "oui". C’est le pouvoir de l’épée affûtée de prajña et karuna, sagesse et compassion. Ignorer la question du pouvoir ne ferait que mener au zen démoniaque. Le zen de tous les jours est une pratique de discernement et d’exercice des émotions, des passions et du pouvoir dans les relations et la vie dans le monde.

Voici une histoire : un moine traversait une rivière dans un bateau en compagnie de jeunes gens. Bientôt le moine ferma les yeux et entra en samadhi. Les jeunes gens, voyant le saint homme en méditation, ne purent s’empêcher de se moquer de lui et de le tourner en ridicule. Ils commencèrent à lui lancer des peaux de bananes, et à dire sur le ton de la plaisanterie que le saint homme ne valait guère mieux qu’une peau de banane pourrie. Soudain, une voix, venant de nulle part, se fit entendre : "Fils, tes ennemis te persécutent ; si tu le veux, je renverserai le bateau et les détruirai tous." L’affaire paraissait sérieuse ; les jeunes gens n’étant pas dépourvus de superstition, chacun se calma, se demandant ce que le moine allait faire. Le moine ouvrit les yeux, regarda autour de lui et dit : "Mon Dieu, vous êtes en train de parler comme Satan : pourquoi voulez-vous renverser le bateau et les détruire tous ? Si vous le souhaitez, renversez et convertissez plutôt leurs cœurs et leurs esprits." Peu après, une voix se fit à nouveau entendre : "Mon fils, la voix que tu as d’abord entendue n’était pas ma voix mais celle de Satan."
Les intuitions, les impulsions spirituelles ne sont pas toutes bonnes et porteuses de vie. Vivre, c’est discerner et choisir, changer et se mouvoir, répondre et agir en dialogue avec les autres. Une telle vie est pleine d’ambiguïtés et d’incertitudes, de risques et d’échecs. La vie est pleine de complexité et de pluralité, de noirceur, de malveillance et de non-sens, de chaos et d’absurdités. Il n’y a pas de garantie absolue ni de sécurité dans nos choix et notre vision des choses. Il y a chez les êtres humains un grand désarroi devant une telle finitude et une telle absurdité. Face à cela, le "quotidien" de beaucoup d’entre nous est souvent un masque qui dissimule lâcheté et peur.
S’éveiller, c’est tomber dans cet abîme et revenir, vivant, à la bonté et à la nature pleine de grâce de la vie, même si nous reconnaissons qu’il n’existe aucune sécurité absolue. Nous avons besoin d’accéder à une telle vision de la vie et de la réalité, et nous avons aussi besoin de foi et de courage pour affirmer cette vision par nos décisions et nos actions. Nous devons nous rendre compte que nous n’avons pas besoin d’être entravés par les conventions et les coutumes en vigueur, par des croyances et des systèmes. Nous avons besoin d’affirmer la vie et d’être attentifs aux besoins de la communauté, de soi-même et des autres. En bref, nous devons porter témoignage de la foi, de la confiance et de l’amour par notre attention compatissante et notre façon de vivre.


Pour en savoir plus


Zen au Japon et ailleurs 01L'imaginaire du Zen - L'univers mental d'un moine japonais - Bernard Faure - éditions Les Belles Lettres, coll. "Japon" série "Etudes" n° 11, Paris, 2011
Présentation du livre par l'éditeur : L'histoire du bouddhisme Zen reste relativement méconnue, dans la mesure où l'on s'en tient encore trop souvent à l'image d'un Zen pur, iconoclaste et anti-ritualiste. Dans la réalité, les choses sont infiniment plus compliquées, comme le montre le cas de Keizan Jôkin (1278-1325), l’un des patriarches du Zen japonais. Keizan vivait dans un univers à la fois pragmatique et magique, peuplé d'êtres fabuleux et de divinités locales, et structuré par des forces cosmiques. C’est cet univers que l'auteur s’attache à rendre, en notant sa relation à la fois symbiotique et antagoniste avec l’idéologie épurée du Zen. Son approche, relevant autant de « l’anthropologie historique » que de l’histoire des religions, contribue à remettre en question les interprétations habituelles du Zen, du bouddhisme et de la religion japonaise.
Bernard Faure enseigne l'histoire de la religion à la Columbia University (New York) après avoir enseigné à Stanford (Californie). Ses publications en français et en anglais comprennent : La Volonté d'orthodoxie dans le bouddhisme chinois, éditions du CNRS, 1988 ; The Rhetoric of Immediacy, Princeton, 1991 ; Chan Insights and Oversights, Princeton, 1993 ; Le Traité de Bodhidharma, Seuil, 2000 ; Bouddhismes, philosophies et religions, Flammarion, « Champs », 2000 ; The Power of Denial : Buddhisme, Purity and Gender, Princeton, 2003 ; Sexualités bouddhiques, Flammarion, « Champs », 2005 ; Bouddhisme et Violence, Le Cavalier Bleu, 2009.
Ce livre est disponible à la Bibliothèque du CIDEB (bibliothèque de l'IEB)

Zen au Japon et ailleurs 02

Libre de soi, libre de tout - Shunryu Suzuki - édition Le Seuil, Paris, 2011
Présentation du livre par l'éditeur : "Votre culture est basée sur l'idée de progrès personnel. [...] Vous essayez toujours d'améliorer quelque chose. Peut-être la plupart d'entre vous s'assoient-ils pour améliorer leur zazen, mais les bouddhistes ne font pas grand cas de l'idée de progrès. En pratiquant zazen dans le but de vous améliorer, vous tentez peut-être de vous connaître d'un point de vue psychologique. [...] dans le zen, nous comprenons le moi d'une manière bien différente."
Avec la simplicité, l'humour et le bon sens qui ont fait le succès de Esprit zen, esprit neuf, les causeries réunies dans cet ouvrage invitent à saisir, au-delà des mots, le véritable esprit de la pratique zen. Aussi éclairantes pour les novices que pour les maîtres, elles ne sont jamais dogmatiques mais toujours incitatives : pédagogue exceptionnel, Suzuki s'attarde sur l'expérience, dédramatise les obstacles, sans jamais réduire la pratique à une technique. À travers une approche intime de la méditation, étendue à la vie entière, il nous appelle avec tendresse et fermeté à trouver notre voie. Sage et inspirant, ce livre est un guide formidable pour qui cherche la plénitude spirituelle.
Shunryu Suzuki (1904-1971), fondateur du Zen Mountain Center en Californie, fut l'un des premiers et des plus éminents maîtres zen japonais à initier les Occidentaux à la tradition du zen sôtô. Esprit zen, esprit neuf (Seuil, 1977), son précédent et jusqu'à présent unique recueil d'enseignements, a largement popularisé ce courant du bouddhisme.
Ce livre est disponible à la Bibliothèque du CIDEB (bibliothèque de l'IEB)

Zen au Japon et ailleurs 03Coeur zen, esprit zen - Les enseignements du maître zen Ama Samy - Samy Ama - éditions Sully - 2010
Présentation du livre par l'éditeur : Ama Samy est le seul maître zen reconnu d'origine indienne. Né en 1936 dans une famille de confession chrétienne, il fait ses études chez les Jésuites et devient prêtre. Il se tourne ensuite vers l'hindouisme et suit les enseignements de sages réputés tel Ramana Maharshi, expérimentant la vie de mendiant et d'ermite. Finalement, c'est le Père jésuite Enomya Lasalle qui l'initie au zen et l'introduit au Japon où il reçoit la certification du roshi japonais Yamada Ko-Un. En 1996 il créé en Inde du sud le centre zen Bodhi Zendo ; il enseigne également en Europe et aux USA.
Riche de ce parcours spirituel exceptionnel, se tenant dans "l'espace entre les religions", maître Ama Samy apporte une perspective nouvelle, et sans compromis, sur la vie éveillée. Ses enseignements réunis ici se réfèrent à la pratique de la méditation silencieuse - zazen - et à l'étude des koans, ils s'appuient également sur une très vaste culture et sur une connaissance approfondie de la vie spirituelle.
Grâce à cette expérience, cet ouvrage qui délivre le goût du zen en mettant l'emphase sur sa réalisation dans notre vie quotidienne, apportera aux débutants comme aux pratiquants de longue date, une aide précieuse dans leur cheminement sur la Voie.
Ce livre est disponible à la Bibliothèque du CIDEB (bibliothèque de l'IEB)

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