Alors que le sujet passionne - généralement... -, peu de textes ou de livres, pourtant, ont été consacrés à ce que serait un discours propre au bouddhisme concernant la sexualité... En 1994, Bernard Faure a publié un "Sexualités bouddhiques - entre désirs et réalités" qui reste l'ouvrage de référence sur la question (édition Le Mail ; réédité en 2005, en poche, dans la collection "Champs" chez Flammarion). On trouve sur Internet quelques mentions des prises de position du Dalaï-lama sur l'homosexualité - qui ont varié avec le temps - et, d'ailleurs, beaucoup plus de choses sur "bouddhisme et homosexualité" que sur "bouddhisme et sexualité" en général...

C'est que tout le monde - ou presque - s'accorde à dire que le bouddhisme ne s'intéresse pas à la sexualité en tant que telle, mais bien seulement comme à un aspect du désir, la "soif". Il n'y aurait donc pas de discours bouddhiste particulier sur la sexualité : seul importerait le fait de ne faire souffrir ni soi-même ni autrui...
La réalité, comme souvent, est beaucoup plus nuancée - et pas forcément en accord avec le désir du plus grand nombre des Occidentaux ! Et pour le dire franchement : les bouddhistes - asiatiques, notamment - sont généralement assez stricts sur ce sujet... et quelle que soit l'école à laquelle ils appartiennent.
Parmi d'autres témoignages, nous vous proposons celui de Bhante Hénépola Gunaratana.

Comment représenter l'Éveil du Buddha ? Dès l'origine de la sculpture bouddhique cet événement intérieur, proprement indescriptible, fera l'objet d'une représentation symbolique "historiée" : le combat avec Māra, le dieu régent du saṃsāra. Si l'on choisit, au départ, de représenter les assauts des armées du dieu qui essaient de déloger le Buddha du pied de l'arbre de l'Éveil, très rapidement la scène se simplifie à l'extrême et seul un mouvement de la main du Buddha, "prenant la terre à témoin" (bhūmi-sparśa mudrā), symbolisera l'événement. Tout l'art des artistes sculpteurs se concentrera alors sur la représentation du recueillement intense du futur Buddha durant cet événement.

Les bas-reliefs et sculptures qui ornent les grands portails (toraṇa) du principal stūpa de Sanchi comptent parmi les chefs-d'œuvre de l'art bouddhique indien. Les massifs piliers carrés et les trois architraves courbes qui les surmontent constituent les premiers exemples de monuments de pierre sculptée en Inde.
Ils proposent aux visiteurs une vaste galerie de personnages, de scènes de la vie du Buddha et de ses vies antérieures, quelques scènes historiques et de nombreux éléments symboliques qu'il n'est pas toujours aisé de reconnaître...

Nous vous en proposons ici un guide simple, à télécharger au format PDF.

"Etre moine", dans la tradition bouddhique, peut être compris de diverses manières selon les traditions... Dans les écoles tibétaines, comme dans l'école du Theravāda, en Asie du sud-est, le "moine" (bhikkhu, bhikṣu) est avant tout celui qui réside dans un monastère, suivant des préceptes qui comportent les voeux de pauvreté et de chasteté, qui impliquent le port d'un vêtement particulier et une vie de type communautaire - à l'instar des moines chrétiens en Occident...
Le Zen japonais, pour diverses raisons historiques, s'est éloigné de ce modèle mais n'en a pas perdu pour autant l'esprit essentiel : ceux que l'on nomme "moines Zen" sont désormais le plus souvent mariés mais, qu'ils vivent dans des monastères ou dans la société ordinaire, ils continuent néanmoins de suivre l'état d'esprit de ce qui fait un vrai disciple du Buddha : le détachement, la disponibilité, la pratique de chaque instant...
Pour mieux connaître cette démarche, nous vous proposons de lire un enseignement (kusen) de Roland Yuno Rech, l'un des principaux disciples français du maître japonais Taisen Deshimaru, responsable du Dojo Zen de Nice et vice-président de l'Association Zen Internationale.

« Bonheur et souffrance sont principalement des expériences qui appartiennent au domaine de notre conscience. C’est pourquoi il est si important de comprendre dans sa totalité la nature des sensations et des émotions, ainsi que les causes et les conditions qui les régissent. [...] Puisque nous cherchons le moyen de dissiper la souffrance ou de trouver le bonheur, nous devons donc nous demander : "Quelle est la nature de la souffrance ? quelle est la nature du bonheur ? quelles sont les causes et les conditions qui les régissent ?" [...] C’est ainsi que fonctionnent les enseignements bouddhistes. »

Le buddha Gautama est souvent appelé Śākyamuni, le "sage des Śākya".
Ce surnom veut dire, littéralement, le "silencieux des Śākya" (le terme muni correspond à notre mot "muet"...!). Une manière d'affirmer que sa sagesse, qui s'exprime dans un discours jusque là inouï (au sens propre), est exemplaire d'une certaine "économie" de la parole : "La parole est d'argent, mais le silence est d'or", pourrait-on dire avec la sagesse populaire ! Il n'est pas anodin que ce surnom ait été attribué au Buddha seulement au début de l'ère chrétienne, alors que se développe et se formalise le "Grand Véhicule" (Mahāyāna). Une évolution qui n'aurait sans doute pas existée sans les écoles anciennes du Mahāsaṃghika, celles-là même qui, dès avant l'ère chrétienne, affirmaient que le Buddha enseignait à tous en prononçant un seul son (pas même un mot...), car chacun projetait sur ce son, selon ses conditionnements propres, ce qui lui était nécessaire d'entendre ; aussi le Buddha enseignait-il sans dire un seul mot !

Médecin psychiatre et psychanalyste, écrivain et pratiquant bouddhiste, Jean-Pierre Schnetzler (1929-2009) a eu l'occasion de fréquenter plusieurs des principaux représentants boudhistes asiatiques séjournant en France, de toutes les traditions : les Vénérables Dhammarama et Walpola Rahula du Theravāda, Maître Deshimaru du Zen japonais, Kalou Rimpoché et Lama Teunsang de l'école Kagyü du bouddhisme tibétain.
Tout particulièrement engagé auprès de Lama Teunsang, au centre de Montchardon, à Izeron en Isère, il y a enseigné et dirigé des retraites jusqu'en 2006. Dans cette conférence, donnée en prologue des activités de l'IEB, Il fait bénéficier le public de sa double formation, bouddhiste et occidentale, et de ses dons de pédagogue...

Pour le bouddhisme, la mort ne s'oppose pas à la vie mais se définit comme un processus inverse de celui de la naissance. Cette conception, caractéristique d'une vision spirituelle de l'existence, s'ancre profondément dans une réflexion sur la condition humaine et la possibilité de s'affranchir de la souffrance. Dans le bouddhisme, en effet, tout effort de compréhension et d'explication philosophique a une visée sotériologique et débouche sur une pratique spirituelle libératrice. La mort apparaît à tout un chacun comme une séparation douloureuse, une rupture d'équilibre voire une injustice, bref comme une manifestation évidente de la souffrance qui est notre lot. Or, le bouddhisme est né de l'expérience et de l'enseignement d'un homme éveillé, le Bouddha, dont la quête était essentiellement motivée par la compréhension du processus de la souffrance et la possibilité de s'en délivrer définitivement. La mort occupe donc une place centrale dans les préoccupations de tout bouddhiste.

Le Zen (en chinois, le Chan) est une école bouddhique célèbre pour les "propos" de ses maîtres, souvent paradoxaux, apparemment illogiques, toujours déconcertants... Ces kōan se présentent généralement sous la forme d'anecdotes ou de dialogues édifiants, entre maître et disciple, et ont fait l'objet de nombreuses compilations car ils ont servi et servent, encore aujourd'hui, de "support de méditation" aux candidats à l'Éveil. L'un des plus célèbres de ces recueils est sans conteste La passe sans porte, du maître chinois Wumen Huikai (1183-1260) (en japonais, Mumen Ekai), dont Catherine Despeux a publié une traduction, assortie de commentaires bienvenus !

Le bouddhisme a souvent été présenté comme une "science de l'esprit" et, depuis la fin du XIXe siècle, on compare volontiers la démarche du Buddha à celle des scientifiques, surtout lorsqu'on veut montrer que le Dharma ne demande pas une adhésion de foi aveugle mais, au contraire, une confiance née de l'expérimentation. Cette comparaison n'a pas toujours été exempte d'une certaine mauvaise foi, parfois même caricaturale, car elle servait aussi à opposer de manière un peu simpliste les religions du Livre - présentées comme essentiellement dogmatiques - et le bouddhisme - rationnel et scientifique. Il faudra attendre les toutes dernières décennies du XXe siècle pour qu'un véritable dialogue s'instaure entre les bouddhistes et les scientifiques occidentaux et que soit vérifiée - de manière scientifique ? - la pertinence d'une telle affirmation...

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, un mouvement de rénovation avait commencé à toucher le bouddhisme au Vietnam. L'effort de réorganisation et de regroupement aboutit, en 1951, à un premier congrès d'unification : six composantes bouddhistes, du Nord, du Centre et du Sud se rassemblèrent pour former l'Association générale du bouddhisme vietnamien (Tông Hôi Phât Giao Viêt-Nam). Le mouvement élabora ainsi ses structures tout en élargissant son audience, mais il s'implantait plus solidement dans les provinces du Centre que dans le Sud, dont la population était plus disposée à se tourner vers le syncrétisme des sectes, Cao Dai ou Hoa Hao. Tout en ayant l'intime conviction de représenter la tradition authentique de la nation, les bouddhistes répugnaient encore à revendiquer une influence politique afin de peser sur les événements. Mais la réaction contre le favoritisme accordé à la minorité catholique par le régime de Ngô Dinh Diêm allaient provoquer leur polarisation politique. Peu de temps après le renversement de Ngô Dinh Diêm, du 21 décembre 1963 au 3 janvier 1964, se réunit le Congrès qui se proposait de rassembler en une même association tous les courants du bouddhisme vietnamien. C'est à ce Congrès que les bouddhistes adoptèrent le nom de Giao Hôi Phât Giao Thông Nhât Viêt Nam (Congrégation du bouddhisme unifié du Vietnam).

Conférence-débat proposée au CIDEB le mardi 15 octobre 2013 avec Emmanuel Ollivier

Comme tout autre "étranger", les bhikkhu d'origine occidentale, en Asie du sud-est, sont appelés "farang". Une expérience vécue par Emmanuel Ollivier durant une année, en 2006, quand cet adepte du Zen décide de "prendre les préceptes" dans la tradition du Theravāda afin de connaître la vie "monastique" traditionnelle du bouddhisme sud-asiatique.
Emmanuel Ollivier évoque son séjour en Thaïlande, au Laos et au Cambodge, à la recherche du bouddhisme "authentique", la pratique des règles dans le bouddhisme Theravāda, la vie dans la forêt, le statut du bhikkhu au quotidien... mais aussi ses désillusions vis-à-vis des aspects culturel, religieux et financier du bouddhisme, ainsi que l'expérience de son "retour" à la vie civile...

Le Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO, qui tenait sa 40e session en juillet 2016 à Istanbul (Turquie), a procédé à l'inscription de quatre nouveaux sites sur la liste du patrimoine mondial dont, en Inde, le site archéologique du Mahāvihāra ("Grand Monastère") de Nālandā.
Le site de Nālandā est situé dans l’Etat du Bihar, au nord-est de l’Inde. Il s’agit des vestiges archéologiques d’une institution monastique et scolastique en activité du IIIe avant J.-C. jusqu'au XIIe siècle de notre ère. Il comprend notamment des stūpa, des vihāra, bâtiments résidentiels et éducatifs, des caitya (sanctuaires) et d’importantes œuvres d’art en stuc, pierre et métal.
Nālandā se distingue en tant que plus ancienne université du sous-continent indien, une institution qui a transmis un savoir organisé sur une période ininterrompue de 800 ans. Le développement historique du site témoigne de l’évolution du bouddhisme et de l’épanouissement des traditions monastiques et éducatives.
L'occasion pour nous de dédier notre Dossier de rentrée universitaire à cet établissement, qui a certainement constitué la plus célèbre université de tout le monde bouddhiste !

Conférence-débat proposée dans le cadre d'une Journée de fin d'année, le samedi 20 juin 2015, avec Eric Rommeluère.

La méditation de pleine conscience, parfois qualifiée de méditation laïque, connaît un formidable essor depuis quelques années. Il s’agit d’une pratique de santé ou de mieux-être, dont les techniques sont inspirées du Dharma (l’enseignement du Buddha), mais qui s’en détache résolument. L’engouement qu’elle suscite est si puissant qu’il peut corriger les discours et les pratiques des instructeurs bouddhistes qui parlent désormais de méditation comme s’il s’agissait de cette seule pratique de pleine conscience. Il s’agit d’un véritable phénomène de société. La pleine conscience est légitimée par des médecins qui font figure d’autorités sociales, elle est relayée par des prescripteurs sociaux, par les medias qui en vantent les bienfaits, elle est intégrée par l’entreprise. Une question surgit inévitablement : cette nouvelle forme de méditation remplit-elle une fonction sociale ?

On appelle "Routes de la Soie" un réseau ancien de routes commerciales entre l'Asie et l'Europe, qui reliait la Chine (et son ancienne capitale, Lo-Yang), à l'est, à la ville d'Antioche, en Syrie médiévale (aujourd'hui Turquie), à l'ouest. Ce nom vient de la plus précieuse marchandise qui y transitait : la soie.
Ces routes commerciales servirent aussi, durant les très nombreux siècles de son utilisation, au transfert des idées et, notamment, des religions. Le christianisme nestorien voyagea ainsi du Proche-Orient jusqu'en Chine ; le bouddhisme, de son côté, se diffusa par là en Asie centrale et, plus loin encore, de Chine jusqu'en Corée et au Japon.

En dehors du Japon, qui fournit chaque année des statistiques fiables, aucun pays n'est réellement en mesure de donner des statistiques "scientifiques" sur le nombre de bouddhistes présents sur son territoire ! 
En France, c'est le Ministère de l'Intérieur (responsable des cultes) qui estime le nombre de bouddhistes à un million... mais on ignore sur quels critères de tels chiffres ont été établis (à noter qu'en France il est normalement interdit d'établir des statistiques en fonction des appartenances religieuses...). 
Tous les chiffres fournis par différentes instances, officielles ou non, sont donc à considérer avec la plus grande prudence !!! Les chiffres utilisés pour établir les statistiques présentées dans cette page proviennent de recherches sur Internet (notamment Wikipedia), qui doivent être considérées comme des "estimations". Ces chiffres ont été parfois "corrigés" en fonction des informations fournies par les chercheurs avec lesquels nous travaillons. 

Le bouddhisme indien a eu pour habitude de "fixer" le souvenir des événements importants de son histoire fondatrice en les associant à des lieux spécifiques - que ceux-ci aient été réels ou non, peu importait !
On évoque ainsi huit grands lieux associés à des événements importants de la vie "historique" et "miraculeuse" du Buddha, qui constituent autant de lieux de pèlerinage où "développer des pensées sereines" en rapport avec les événements qu'ils évoquent. La majorité se situent dans la région de la vallée moyenne du Gange et ses alentours, que le Buddha a parcouru durant sa vie de prédication.

Les "Gardiens des directions" - appelés, en sanskrit, lokapāla - sont, en Asie, les souverains des espaces cardinaux qui leur sont affectés ; ils sont, à ce titre, chargés de protéger les fidèles des dangers liés aux directions qu’ils protègent.
L’histoire de leur origine se perd dans la nuit des temps ; elle prend sa source dans les traditions de plusieurs pays, ce qui a entraîné une évolution de leurs caractéristiques, fonctions et attributs, et une augmentation de leur nombre avec la création de gardiens affectés à la protection de tout point de l’espace.
Les gardiens des directions sont un parfait exemple du processus d’élaboration de nombre de personnages et de déités du panthéon bouddhiste. Au cours de périodes séculaires, leurs fonctions, leur iconographie, se sont enrichies des traditions locales, des croyances et religions indigènes, issues d’un vaste espace qui s’étend de l’Asie centrale à l’Asie orientale. 

Le Maître vietnamien Thich Nhat Hanh ne s'attendait certainement pas, en publiant en 1975 The Miracle of Mindfulness  (« Le Miracle de la Pleine conscience »), que le terme qu'il avait utilisé pour désigner la pratique bouddhique qu'il enseignait aurait un tel succès ! On ne compte plus, aujourd'hui, les livres parus sur ce thème, les émissions de télévision ou de radio qui lui sont consacrées, les articles de presse, les recherches scientifiques... qui, tous, vantent ses mérites et entendent propager sa pratique dans tous les domaines, privés ou publics, à la maison, à l'hôpital, à l'école, au travail... Cette mode - car c'en est bien une... - n'a-t-elle que des avantages - autres que purement commerciaux ? Faut-il s'en plaindre et le regretter ? Met-elle en danger les enseignements bouddhiques dans leur transmission traditionnelle ?

Le bouddhisme est multiple, pluriel, divers, complexe. En Occident se cotoient désormais des moines Zen, des lamas tibétain en exil, des moines cambodgiens et sri-lankais de l'école Théravada ainsi que des vénérables vietnamiens pétris d'amidisme (note 1). Disparité des enseignements, juxtaposition des écoles. Pourtant, depuis quelques dizaines d'années, un nouveau courant de pensée bouddhiste prend de l'ampleur qui les traverse toutes : le Bouddhisme Engagé.

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